L’Année suivante, Monseigneur Victor RAZAFIMAHATRATRA, archevêque d’Antananarivo a demandé à l’Institut notre présence dans son diocèse pour s’occuper des enfants et des jeunes filles en difficultés. La troisième communauté a vu le jour dans le quartier d’Ivato.
La communauté Marie Auxiliatrice se localise dans le Fokontany d’Ivato de la commune d’Ivato Firaisana. Elle se trouve à 15 km du centre – ville de Tananarive.
Mais pourquoi cette communauté est-elle nommée Marie Auxiliatrice ?
Le 11 janvier 1990 : Avec l’arrivée de nouvelles missionnaires, c’est le début d’une petite communauté composée de Sr Caterina Gionco, de Sr Francesca Kim Ki Rhe, Sr Maria
Purissima et Sr Krystyna Soszynska. Cette communauté prend le nom de « MARIE AUXILIATRICE », afin que Marie soit présente dans toutes les activités et la vie de tous ceux qui viennent dans cette maison, qu’elle soit pour eux, celle qui conduit vers Jésus son Fils. Dès lors et jusqu’à maintenant la fête de Marie Auxiliatrice, le 24 Mai, est toujours fêtée avec solennité et dans la joie, par les sœurs, les jeunes, les groupes des diverses paroisses et chorales environnantes.
Le 31 mars 1990 : C’est un jour exceptionnel. A 17 heures, chacune prend les choses les plus nécessaires et c’est le déménagement vers la nouvelle maison, réalisé comme un pèlerinage accompagné de chants à Marie car c’est elle qui précède les sœurs dans la maison. Ce fut un grand moment de reconnaissance au Seigneur et à tous ceux qui ont aidé à la réalisation de cette maison. Ensuite en octobre 1990, commencent les travaux pour la construction de la maison pour les enfants, présence demandée par le Cardinal Victor RAZAFIMAHATRATARA pour s’occuper des enfants du centre
groupe de 20 jeunes, commence un centre de promotion et de la formation pour aider des filles des milieux modestes à se préparer à la vie familiale
Le 22 août 1991, c’est l’arrivée très attendue et préparée des premières enfants du Foyers. Elles sont 17, âgées entre 6-11 ans. Le foyer devient leur milieu de vie. Depuis le début, ces enfants sont
accueillies et acceptées à l’école paroissiale Saint Joseph où elles s’insèrent dans l’une ou l’autre classe selon leur niveau. Les années 1992-1998 sont un temps de consolidation des œuvres commencées. Les jeunes sont de plus en plus nombreuses tant pour la promotion féminine que pour le
foyer.
D’autres jeunes, à travers les différentes communautés de la Province, demandent de devenir Filles de Marie Auxiliatrice et la formation s’organise. En 1994 a lieu, l’ouverture du Noviciat dans la maison d’Ivato avec l’accord
de la Mère Générale. Durant ce temps se consolide aussi la
participation aux œuvres de l’Oratorio Don Bosco organisé par les Salésiens de Don Bosco. En même temps les sœurs ouvrent un Oratorio dans la petite paroisse rurale d’Ambohijanahary, située à plus ou moins 3 km de la communauté.
Mais peu à peu les temps changent et il faut adapter les œuvres aux nécessités des jeunes pour leur donner la possibilité de trouver un travail. Donc, en septembre 2001 tout en continuant la coupe
et couture, d’autres formations en informatique et en langues française et anglaise ont été créées. Puis l’extension des bâtiments et la création des salles équipées ont permis d’ouvrir les filières de comptabilité et de secrétariat. Le centre devient alors un centre de formation professionnelle et en 2004 commence la participation aux examens d’État comme le CAP
(…), BEP (Brevet d’Etudes Professionnelles) et puis Baccalauréat Professionnel par la suite. Le centre accueille désormais quelques garçons désirant se former à travers les diverses carrières préparées au centre.
La collaboration se fait plus intense avec les laïcs notamment les enseignants et le personnel de l’établissement. Grâce au soutien des projets, les salésiens et les sœurs salésiennes de Don Bosco travaillent pour la formation professionnelle des jeunes. Par le « Service de la Coopération Missionnaire au Développement » qui se réalise actuellement par VIA DON BOSCO (autrefois COMIDE), une ONG Belge soutenue par les Salésiens et le gouvernement Belge, une autre nouveauté voit le jour en 2007 : c’est l’ouverture de la section pâtisserie. Elle accueille des jeunes filles et garçons qui ont le niveau de la classe de 3ème du collège. Une cuisine pour l’apprentissage et un salon de thé pour la pratique favorisent la formation en pâtisserie et la vente avec dégustation de produits finis.
La providence n’a pas manqué… par une nouvelle intervention de VIA DON BOSCO, en 2008 un élégant salon de coiffure accueille élèves et clients. C’est une ancienne jeune du foyer, qui après avoir suivi une formation en coiffure, est revenue, cette fois-ci, comme formatrice.
Comme VIA DON BOSCO a rendu visite au CFP plusieurs fois et même, a analysé le rapport et le projet fait par les sœurs, le gouvernement belge a accepté de soutenir financièrement le projet pour la restauration et ainsi on a pu ouvrir la filière cuisine. En effet, le 02 févier 2016, le cours de cuisine a commencé avec 10 élèves.
Merci de m’avoir donné une occasion de laisser mes traces dans l’histoire de la communauté d’Ivato. En fait, en tant que collaborateur, je suis en relation avec beaucoup de sœurs. Je les connais depuis 1992 où j’ai commencé à faire des travaux chez elles. Donc, j’ai travaillé à la construction du noviciat,
les deux garages qui sont au coin-nord de la communauté. C’était encore moi qui ai bâti la petite maison pour l’accueil. J’ai construit le terrain de football, la petite chapelle ainsi que le hangar du CFP. De plus, à part la construction, elles m’ont appelé pour la réparation des petites choses. Et Maintenant,
elles m’ont embauché. Donc je travaille chez elles tous les jours sauf le dimanche. Alors, je peux dire que je sais bien comment a évolué l’œuvre des sœurs depuis 1992 jusqu’au moment où je parle. Au début, il n’y avait qu’un petit nombre de jeunes qui venaient fréquenter le CFP. Et la formation donnée
par les sœurs était très simple, la coupe-couture ou bien la formation ménagère. Même les enfants qu’elles ont accueillies au Foyer étaient au nombre d’une vingtaine si je me rappelle bien. Mais actuellement, ce n’est plus le cas. Je vois une grande évolution dans l’infrastructure et dans l’éducation.
L’extension du CFP et aussi les nouveaux bâtiments me disent déjà quelque chose. L’augmentation du nombre des jeunes qui se forment me montre la qualité de la formation qu’on leur donne. L’ajout des quatre filières en comptabilité, en secrétariat, en pâtisserie et en coiffure est très important parce que
ces filières répondent aux besoins des jeunes et au marché du travail. En effet, beaucoup sont les jeunes qui trouvent tout de suite un travail dès qu’ils sortent du CFP.
Ensuite, pour le Foyer, je vois aussi une grande évolution au niveau de la formation humaine et de l’éducation intégrale. J’admire ces filles qui sont en difficulté mais qui arrivent jusqu’en l’année d’études terminales, il y a même celles qui arrivent à continuer les études supérieures après le baccalauréat. Cela veut dire que l’éducation donnée par les sœurs et leurs collaborateurs est très forte et efficace.
C’est émouvant de voir les plus petites de 5-6 ans qui sont là sans famille biologique mais qui sont contentes de vivre avec les autres filles et les éducatrices. En cela je vois une part de l’aide de Dieu. En plus, au niveau spirituel, je vois que les sœurs font leur possible pour que leurs destinataires soient formés selon le système éducatif de Don Bosco. Qu’ils soient honnêtes citoyens et bons chrétiens. Donc, soit au CFP soit au Foyer, il y a le cours de religion,
elles leur donnent un temps de recollection surtout pour la préparation des moments forts de l’Église tel que Noël et Pâques. Elles les aident à se préparer pour recevoir les sacrements. Les filles du Foyer ont la messe deux fois par semaine et le CFP l’ont à chaque évènement important comme l’ouverture de
l’année scolaire ou autre. En gros, les Filles de Marie Auxiliatrice de la communauté d’Ivato ne sont là que pour les jeunes et pour leur salut. Elles pratiquent ce que dit l’évangile de la charité : avoir une compassion envers le prochain. Donc, je souhaiterais que leur travail dure et que le Bon Dieu les
protège en accomplissant leur sainte mission. Et pour terminer, je souhaiterais vraiment que les filles du Foyer et les jeunes du CFP soient éduqués à lutter contre la corruption qui est un danger pour le pays et qu’ils osent dénoncer ceux qui la pratiquent pour la déraciner. J’aimerais aussi que la
formation spirituelle soit pratiquée par les jeunes durant leur vie mais pas seulement dans l’enceinte du CFP et du Foyer. Qu’elle devienne vie et qu’elle les transforme selon la volonté de Dieu. Enfin, je désirerai que l’infrastructure soit améliorée davantage pour le bien des jeunes. Je vous remercie tous.
(RABENANTOANDRO Robert)
