Trois ans plus tard, c’est-à-dire en 2010 et nous sommes déjà dans l’année jubilaire de la célébration de la 25èmeannée de la présence des Filles de Marie Auxiliatrice à Madagascar. La communauté « Maddalena Morano » en est le monument mémoratif de cette célébration.
Suite à la demande de Monseigneur Rosario Vella, Salésien de Don Bosco, nommé Evêque d’Ambanja depuis le 16 décembre 2007, la communauté s’est ouverte sous le mandat de Sr Maria Teresa AÑAÑOS Supérieure de la Visitatorie. Avant de choisir Ambanja, la Province a fait un sondage auprès des sœurs pour voir entre les deux diocèses où notre présence était demandée par les évêques, lequel allait recevoir la réponse favorable : il s’agit des diocèses de Farafangana et celui d’Ambanja. Le résultat du sondage transmis lors d’une assemblée provinciale a donné comme décision finale que la
7ème communauté des FMA à Madagascar serait dans le diocèse d’Ambanja.
Avant l’arrivée des sœurs qui formaient la première communauté, plusieurs visites des sœurs du Conseil Provincial et de Sr Maria Teresa Añaños, supérieure de la Visitatorieà cette époque-là, avec Mgr Rosario Vella, ont été réalisée pour connaître le milieu et choisir l’endroit où la communauté
pouvait s’installer. C’est ainsi qu’ils ont vu convenable le quartier de Ankatafahely : un ex-hôtel Bougainvilliers que le diocèse d’Ambanja achèterait pour l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice. Le 16 décembre 2010 la nouvelle Provinciale, Sœur Ciriaca Hernández et Sr Caterina Gionco vicaire provinciale s’y rendent pour organiser le travail de restructuration de la maison déjà existante. Ainsi donc commença le travail.
La présence des FMA à Ambanja a été précédée par une animation des jeunes pendant les vacances, organisée par une commission mixte des SDB-FMA de la Pastorale des jeunes à Madagascar par l’expérience de VOSAMI (Volontariat Salésien Missionnaire). En effet, du 01 au 10 septembre 2010, 10 jeunes animateurs venant des différentes maisons de FMA et SDB de Madagascar qui font parties du VOSAMI (Volontaires Salésiens Missionnaires) sont accompagnés par Sr Maria Alejandra Strada, FMA, coordinatrice Nationale de la Pastorale des Jeunes, Sr Rafaraonisoa Blandine, la future animatrice de
la communauté d’Ambanja, Père Claudio Ciolli, SdB et délégué Provincial de la Visitatorie de la pastorale des jeunes et le Diacre Maminirina Etienne Jannot, SdB. Ces jeunes font une activité des vacances qui rassemblait beaucoup d’enfants et de jeunes d’Ambanja.
Le 13 juillet 2010, jour commémoratif de Marie Dominique Mazzarello, Sr Ciriaca Hérnandez, Provinciale, communique officiellement aux sœurs les noms des trois sœurs qui feront partie de la nouvelle communauté d’Ambanja: Sr Rafaraonisoa Blandine, animatrice de communauté, Sr Alice Lucia Razanatoany, Économe et Sr Rasoarimalala Marie Jeannette. Nous notons que les sœurs sont déjà très attendues à Ambanja. Le 06 octobre 2010, Sr Rafaraonisoa Blandine, y est arrivée accompagnée par Sr Gemanana Boschetti, Econome Provinciale. Les deux sœurs Sr Alice Lucia Razanatoany et Sr Rasoarimalala Marie Jeannette, les rejoignent le jour après. La maison pour les activités communautaires n’est pas encore prête, il n’y avait que les murs, sans fenêtres, ni cloisons. Elles prenaient le repas à l’évêché pendant que les ouvriers font la finition. Pour précipiter leur arrivée, le Diocèse a acheté l’ex-hôtel Bougainvillier, aussi un terrain pour une nouvelle Construction qui a commencé quelques mois après leur arrivée par l’entreprise Jomain.
Elles travaillent dans le champ de l’éducation. Pendant la première année, elles enseignent la religion dans l’école primaire et Lycée SEVEMA, la catéchèse et l’oratorio, le cours d’Informatique au SEVEMA, la formation religieuse au Centre Spirituel. Pendant les grandes vacances 2010, on a fait le FY don Bosco (activités des vacances) dans l’enceinte de l’école SEVEMA car pour raison d’insuffisance d’espace ci dans la cour de la maison.
Le 13 octobre, suite à une annonce à la paroisse, une vingtaine des jeunes qui ont vécu l’Expérience du “VO .SA.MI” se sont rendus à la communauté pour devenir animateurs. Quelle joie! L’expérience de ce mois a marqué leur vie. Ils se rappellent de quelques épisodes de ce moment. Ils
font de l’animation en attendant que les autres jeunes arrivent.
Le 15 octobre fête de Sainte Thérèse, patronne de notre Institut, une journée très historique car c’est exactement aujourd’hui, il y a 25ans que nos sœurs pionnières ont mis la première fois les pieds dans cet île Rouge : le 15 octobre 1985. C’est aussi choisi comme jour d’ouverture officiel de la communauté d’Ambanja sous le patronage de Madre Maddalena Morano; on l’a marqué par la célébration Eucharistique présidée par le Père Jean Bosco
économe du Diocèse, accompagné du Diacre diocésain Samba Marcellin. En effet, on célèbre pour la première fois la messe dans cette maison.
L’évêque en ce moment est en dehors du diocèse. Lors de son homélie le père Bosco, présente aux sœurs la figure de Sainte Thérèse comme une personne pleine de zèle et d’Amour pour le Seigneur et qui ne se recule pas malgré les difficultés dans la vie, car elle sent la présence de Dieu qui lui donne la force: « DIEU SEUL SUFFIT » pour elle. C’est ce qu’il souhaite à ces sœurs qui commencent à peine cette nouvelle œuvre.
La provinciale Sr Ciriaca Hernandez et Sr Maria Alejandra, sa secrétaire sont venues honorer avec la communauté ce jour béni, elle apporte la salutation de la Mère Générale et d’autres personnes qui pensent aux sœurs en ce moment historique de l’institut. On a fait un rappel spéciale des cinq premières missionnaires à Madagascar qui sont venues avec courage à apporter la bonne nouvelle à notre terre: Sr Caterina Gionco, Sr Boschetti Germana, Sr Marica Jelic; Sr Antonia Casimiri et Sr MarjetaZanjkovic. PuisSr Ciri rappelle aux sœurs la motivation du choix de Don Bosco à Sr Teresa d’Avila, comme patronne de notre Institut et aussi l’importance de l’esprit missionnaire tracé par nos Constitutions qui n’est pas dans le fait de donner des choses matériels mais de l’exemple à travers la façon d’être. Elle présente aux sœurs les traits caractéristiques des premières sœurs de notre Institut et puis un diaporama sur “Mornèse, maison de la Prière” qui nous aide à tourner nos regards vers l’Esprit de nos origines et pouvoir l’inculturer.
Le 20 octobre 2010, dans la Cathédrale d’Ambanja se célèbre
l’Eucharistie d’accueil et d’envoie des trois Sœurs FMA : Sr Rafaraonisoa Blandine, directrice de la Communauté, Sr RazanatoanyAlice Lucia et Sr Rasoarimalala Marie Jeannette.
« Demeurer dans mon Amour », C’est la Parole de Dieu qu’elles ont choisie pour la liturgie de cette cérémonie. La Messe a été présidée par Monseigneur Rosario Vella, Évêque d’Ambanja, SDB, concélébrée par des prêtres du Diocèse résidants à Ambanja. Les chrétiens sont venus nombreux malgré que ce soit un jour ouvrable.
La congrégation des FMA est la dixième Congrégation parmi les autres qui vient travailler dans ce vaste Diocèse, et la quatrième dans la ville d’Ambanja, après les sœurs Franciscaines de Notre Dame, les sœurs de Notre Dame de Cénacle, les Sœurs du Cœur Immaculé de Marie (CIM). Lors de son homélie,
l’évêque a relaté une brève histoire de l’Institut pour faire connaître aux chrétiens l’origine des Filles de Marie Auxiliatrice comme monument vivant du remerciement de Don Bosco à Marie Auxiliatrice. « Elles sont là a-t-il dit pour transmettre cet Amour à Marie et pour continuer l’œuvre d’évangélisation éducation de Don Bosco : « Former des bons chrétiens et d’honnêtes citoyens ». Sr Ciri Hernández, (qui était déjà à Ambanja pour vivre avec la communauté le moment historique du 15 octobre l’ouverture officielle de la communauté) – a pris la parole au nom de l’Institut et de toute la communauté provinciale pour remercier l’évêque de cet accueil et de cet envoie. C’est l’Église en la personne de Monseigneur RosarioVella qui nous envoie a-t-elle dit et à laquelle nous voulons donner avec simplicité et générosité la richesse de notre charisme pour les jeunes, en collaboration avec les autres congrégations présentes dans le Diocèse.
Au terme de la célébration Eucharistique un représentant des jeunes a pris la parole manifestant leurs attentes de cette nouvelle communauté, entre autres il remercie le Seigneur, l’évêque et les FMA pour cette présence qui assure leur avenir car ils attendent des sœurs la formation humaine, chrétienne et Salésienne. Sr Rafaraonisoa Blandine, directrice a remercié l’Évêque, les jeunes et tous les chrétiens de la paroisse pour cet accueil chaleureux et elle a promis aux jeunes que la communauté va faire tous ses mieux pour le salut des jeunes. Elle a demandé aussi la collaboration de tous et surtout des congrégations existantes sur place. Le président de la paroisse a aussi adressé aux sœurs une parole d’encouragement. Pour conclure cette célébration, l’évêque a invité les jeunes et surtout les jeunes filles à penser à leur vocation et d’y répondre généreusement si le Seigneur les appelle à la vie religieuse. A la fin de la Messe, on a offert à tous une image de Marie Auxiliatrice qui nous précèdera dans chaque famille.
La toute première année, les sœurs se chargent de l’oratorio et collaborent à la paroisse pour la catéchèse, à l’école Primaire SEVEMA (SekolyVenanceManifatra) une école paroissiale, à donner des cours de religion, le cours d’Informatique au collège à partir de la classe de quatrième jusqu’au lycée, l’aide à l’économat et le cours mariologie et catéchisme de l’Église Catholique pour les sœurs Disciples de Sainte Thérèse qui se préparent aux vœux perpétuelles.
La deuxième année, s’ajoute comme membre de la communauté la neoprofesse Sr Rasoafaramalala Marie Florette. Et en plus de ce qu’ont fait déjà les sœurs l’année d’avant, l’évêque confie à la communauté la direction de l’école primaire SEVEMA et l’accompagnement des jeunes filles de l’Association scoutisme féminine Fanilo. On a enlevé alors le cours d’informatique à l’école SEVEMA et aussi le cours au Centre Spirituel car il n’y a plus de juniores pour cette année scolaire là. En Septembre 2012, on a pu accueillir les 350 jeunes du MSJM ainsi que le passage de l’Urne de Don Bosco qui a été un temps de grâce pour nous.
En septembre 2012, Sr Rafaraonisoa Blandine est envoyée à Betafo donc c’est Sr Rasoamiafara Valerine qui la remplace dans l’animation de la communauté.
C’est le jour de l’inauguration de la communauté FMA Ambanja sous la protection de Mère Morano. Dans la matinée, on cherche à faire toutes les
petites finitions dans chaque coin de la maison.
Les ouvriers de Mr Henri, menuisie nous porte les bancs. Les ouvriers de Monsieur Robert installent les lumières sous la Vierge Marie et dans le hangar.
Un groupe s’occupe du repas et un autre prépare le hangar pour le repas, et la chapelle pour la prière. La messe débute par une brève historique de la communauté faite par Sr Valerine, comme suit : « La communauté FMA Ambanja est le monument du 25ème anniversaire de l’arrivée des FMA à Madagascar ». Mgr Rosario Vella a célébrée la messe d’inauguration. La messe est conclue par la bénédiction de toute la maison.
Pendant que l’évêque et quelques représentants de la communauté sont partis pour bénir les différents locaux de la maison les chrétiens restent dans la chapelle en chantant « miara-dalanaamintsikaisan’andro ny Tompo » qui veut dire que le Seigneur marche toujours avec nous. La bénédiction se termine dans la cour où l’évêque et ce groupe restreint récite un ave Maria sous la statue de la Vierge sur la façade de la maison et qui se tourne vers la route. Entrée
de nouveau à la chapelle, Sr Valerine en tant que première responsable de la communauté remercie tout le monde. A son tout, Sr Ciri, en tant que provinciale, remercie les invités et tous les peuples de la ville pour l’accueil qu’ils ont manifesté envers les FMA. Elle souligne que les FMA sont les Filles de
Marie Auxiliatrice, et Marie Auxiliatrice par cette communauté s’est fait présente et protège toute la ville d’Ambanja, elle donne à toussa bénédiction. Sr Ciri félicite aussi la chorale de l’oratorio pour le beau chant qu’ils ont dédié à Mère Morano. Elle les encourage d’enregistrer cette chanson et de le
publier. La fête se termine par un moment de fraternité avec tous les invités par un repas sous le hangar.
Le lendemain c’était le jour de la béatification de Sr Maria Troncatti, les sœurs font une messe Solennelle à la paroisse animée par les animateurs de l’oratorio, pendant laquelle on a lu une synthèse de la vie de Sr Maria Troncatti. Après la communion, on fait la prière à Sr Marie Troncatti, traduite en
Malgache et partagée à tout le monde. C’est le Père Curé qui préside la messe car l’évêque est déjà partie pour une visite pastorale. Après la messe la communauté se prépare pour une sortie à la mer. On porte les charbons et les poissons. On les prépare ensemble puis on passe un moment de divertissement dans la mer.
Cette Communauté est sous la protection de Madaleine Morano, pour que les sœurs puissent l’imiter dans son enthousiasme et ardeur missionnaire dans la catéchèse et l’annonce de la Bonne nouvelle aux jeunes.
Nous tenons à remercier tout ce qui a contribué dans la Construction de cette communauté : d’abord le Bon Dieu et la protection maternelle de la Vierge Marie. L’Institut représentée par Sr Maria
Teresa Añañosqui a eu cette initiative et Sr Ciri Hernandez, provinciale qui l’a réalisée. Monseigneur Rosario Vella pour sa confiance dans notre Congrégation. Tous les bienfaiteurs qui nous ont aidés par diverses manières, l’entreprise Jomain qui a pris en main la Construction, les enfants et les jeunes, le
peuple d’Ambanja qui nous ont accueillies.
Enfin prions pour les membres de cette communauté pour que par leur témoignage de sainteté, elles arrivent à attirer beaucoup des jeunes pour le Seigneur. Mgr Rosario Vella souligne que l’histoire de cette communauté rentre dans l’histoire de salut car quand le Seigneur envoie une congrégation dans un lieu c’est pour sauver son peuple dans ce lieu. Pendant son homélie, il présente aux fideles présents la figure de Mère Morano qu’il a choisie comme patronne de cette communauté. Une FMA missionnaire en Sicile, qui s’est offerte pour l’évangélisation dans la catéchèse, et la création des centres éducatifs.
Il invite les sœurs à la prendre comme un modèle. Actuellement on a aménager le terrain pour l’oratorio avec toute les conditions nécessaires : une
maison, une famille, un cour, une Église.
A notre arrivée à Antananarivo, l’année 1985, je me rappelle qu’en descendant de l’avion, à peine j’ai touché la terre malgache, j’ai baisé le sol en
signe de respect et d’amour pour avoir été accueillie avec les mains ouvertes comme missionnaire.
Dans ma demande missionnaire à la Révérende Mère Générale, j’ai précisé avec une humble disposition que je serai contente de pouvoir exercer ma
profession d’infirmière et cela m’a été accordé pendant 8 ans à Mahajanga, dans notre première communauté.
Il y a beaucoup de souvenirs inoubliables qui me lient à la ville et à la périphérie d’Antanimasaja où j’ai travaillé avec les gens plus pauvres et
nécessiteux et surtout les malades. Le climat chaud et humide de Mahajanga n’a jamais pu freiner ma donation à tous ceux qui attendent mon aide avec patience et capacité de supporter les douleurs.
Chaque matin, devant notre portail, j’ai trouvé une grande quantité de carnet avant l’ouverture du dispensaire. 100 et même 200 personnes, hommes et
femmes avec leurs enfants attendent sans aucune prétention de recevoir une aide pour soulever leur souffrance à cause de différents types de maladie. Je ne pourrai jamais oublier les enfants surtout ceux qui étaient malades et malnutris.
Ils m’observaient comme une personne de l’autre monde, mais ils n’avaient pas peur de moi. Ils se laissaient prendre en bras et malgré le tablier blanc d’infirmière que j’avais porté, ils faisaient un beau sourire, même avec les larmes. Chaque après-midi était réservé pour les mamans et leurs enfants qui avaient besoin de nutrition pour croître sains et forts. Nous avons préparé un repas pour eux et pendant qu’ils les consumaient avec beaucoup d’appétit, nous étions comme une grande famille qui s’aimait bien.
Beaucoup de fois, quand il n’y avait pas de médicaments, les gens savaient recevoir une parole d’encouragement et se sentaient d’être compris.
Il m’était facile de voir dans leur visage, le Visage du Christ, l’unique raison de mon être missionnaire. Même si je ne faisais pas une évangélisation directe
avec la parole, les actes de charité manifestée avec le sourire les faisaient approcher du mystère de la foi et suscitaient en eux le désir de connaître et de
suivre le Christ. Nombreuses sont les familles qui venaient volontiers à l’Église pour remercier Dieu, après avoir redécouvert la santé.
Les samedis et les dimanches étaient tout salésien. Chaque sœur avait un grand groupe des jeunes filles et des enfants à qui nous avions dédié beaucoup d’attention à travers les jeux, une parole d’amitié qui révélait notre secret d’être parmi eux par amour de Jésus que nous voyions dans leur jeune visage. Une fois par mois, on allait en brousse avec quelques animateurs pour rencontrer les filles plus pauvres et pour leur parler de la beauté d’une vie donnée à Dieu.
Après 8 ans on m’a envoyé à Manazary, Miarinarivo! Laisser Antanimasaja et les gens que j’aimais, surtout les enfants rencontrés au dispensaire, signifiait
pour moi le « passage » de la mer rouge, qui pourtant a renforcé ma vocation missionnaire ; ne pouvant plus être infirmière dans un dispensaire, j’étais toujours une FMA missionnaire. A Manazary, j’ai, petit à petit, retrouvé la paix et la joie de me dédier aux mamans en attente de la naissance de leurs bébés.
Pendant que nous cousions le petit trousseau pour le bébé, nous avons parlé souvent de la foi et de l’éducation chrétienne. Quels beaux liens d’amitié se
sont noués pendant ces 5 ans que j’ai vécu à la brousse de Manazary. Les enfants que nous avons pu sauver, faire marcher puis faire étudier ne peuvent pas être énumérer. Si je pense à tant de bien que bon Dieu a voulu faire à travers nous, pauvres créatures, je ne peux pas tenir mes larmes d’émotion et de
reconnaissance. Sans Lui toute œuvre est stérile, vanité et temps perdu. J’ai expérimenté le miracle de l’obéissance et la joie d’être disponible aux projets de
Dieu. Après 25 ans de ma présence missionnaire à Madagascar, je suis infiniment reconnaissante à Dieu de m’avoir appelée sur cet île rouge qui restera toujours mon amour et ma pleine réalisation.
Sr MarjetaZanjkovič, une des 5pionnières
Je suis arrivée à Madagascar le 22 août 1988. Les sœurs m’ont accueillie avec beaucoup de joie. Je me suis senti tout de suite “chez moi”. La première
chose qui m’a touché c’était la joie et l’enthousiasme de toutes les sœurs. Nous étions toutes sans expériences, on a essayé et ressayé, mais la joie était la
constante de nos journées avec beaucoup de sacrifices pour pouvoir nous habituer à une façon de penser et de vivre diverse. L’impact avec les gens n’était
pas difficile, ainsi qu’avec les enfants et les jeunes.
J’étais 8 ans à Mahajanga et j’étais toujours heureuse. J’ai travaillé avec les jeunes. Le travail, la musique et le théâtre les rendaient tous joyeux. La catéchèse était le centre de nos pensées.
A Betafo, j’ai continué à travailler avec les jeunes. L’esprit de famille, la joie, l’enthousiasme pour apprendre étaient une unique chose. La communauté
était un peu mélangée parce que nous étions sœurs, postulantes, aspirantes et regardantes, mais toutes, nous étions animées de donner le meilleur de nousmêmes. Avec les salésiens, nous avons travaillé toujours en harmonie, dès le début.
Ici à Fianarantsoa, je travaille dans une école primaire. Ici je vois Dieu continuellement dans le regard et le sourire des petits. Le travail formatif avec les
parents est très intense. Le personnel travaille dans l’esprit de famille et avec joie, qu’à part l’engagement dans l’étude, ce sont deux caractéristiques constantes et permanentes. A Dieu la gloire et la louange éternellement.
Sr Nunziatina Lo Bartolo.
J’ai eu la grâce de vivre au Madagascar, du mois de Novembre 1998 au mois d’Août 2010: presque douze ans, de ces 25 ans, de la présence des FMA dans
la grande île, dans ce morceau de paradis d’une beauté naturelle unique.
La relecture de ce temps m’offre un tableau riche de lumières et d’ombres qui font émerger davantage le bon, le bien, le beau, le merveilleux d’une
PRESENCE.
D’une PRESENCE perçue dans les personnes rencontrées ici et là, dans celles avec qui j’ai vécue, celles que j’ai accompagnées, et d’autres qui, à leur tour
m’ont accompagnée, d’une façon ou d’une autre, dans ce bout du chemin…
Une PRESENCE dans les événements, surtout dans les moments forts de la crise sociopolitique et économique qui rendait plus vulnérable le tissu social et
historique de ce beau pays; dans le passage inexorable des cyclones qui frappaient chaque année différentes régions de l’ile, terrassant des maisons et touchant bon nombre de personnes souvent les plus défavorisées. Cette PRESENCE qui nous a unies davantage au peuple, aux gens, qui, malgré tout, témoignaient de leur endurance, de leur courage, de leur espérance dans un futur meilleur…
En voyant la richesse des vocations autochtones ; les œuvres florissantes au service de tant d’enfants et de jeunes ; la vie qui pousse ; les rêves qui se
réalisent ; les témoignages de solidarité de toute part ; les pas faits ensemble vers la conversion et la communion ; et tant de bonnes choses vécues ensemble ; je me dis que c’est Elle, “Marie, Source de Vie” qui a tout fait, mais qu’Elle nous a bien associées à sa “Source” et c’est là que je sens que j’ai été une petite goutte unie à chacune de mes sœurs dans la vie de notre Visitatoria, devenue Province
et dans l’immense océan de l’Église.
Nous avons parcouru ensemble un bout de chemin durant ces douze ans, court dans la durée mais pour moi, riche et intense dans l’expérience ; une étape
privilégiée pour une intériorisation profonde de ce qu’on vit, pour affirmer avec Foi que « Tout est grâce. »
Voilà mon témoignage, une hymne d’action de grâce, de louange ; un Magnificat que je voudrais unir à celui de la Vierge en lui demandant son
intercession auprès du Père pour combler de bénédictions les cœurs de chaque personne que j’y ai croisée: les responsables de l’église, les religieux, les
religieuses, mes Sœurs, les Confrères, les filles du foyer, les élèves, les parents, les enseignants, les membres des communautés éducatives, tous ces milliers
d’enfants, de jeunes, de moins jeunes, d’adultes, des vieillards que j’ai eu la grâce de rencontrer dans mes voyages à Fiana, à Mahajanga, à Betafo, à Manazary, à Ambanja… à Tana, Ampasanimalo, Tsiadana…
Je vous assure que chacune et chacun a une place dans mon cœur et dans ma prière, car chacun et chacune de vous m’a aidée à croitre, à élargir l’espace
ma tente, à gonfler les voiles de ma pirogue pour aller plus loin, là où le Seigneur m’attend TOUJOURS.
Sr Maria Teresa AÑAÑOS provinciale 2003-2009
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